Reprise d’activité : la nécessité de reconstruire des bases sereines

Comment avoir pleinement l’esprit au travail dans le contexte de tensions que traverse la Nouvelle-Calédonie depuis plus d’un mois ? Comment retrouver de la cohésion entre des employés qui ne partagent pas forcément la même sensibilité politique ? Ces interrogations sont celles de nombreuses organisations professionnelles dont les activités ont la chance de pouvoir reprendre.

Et c’est tout à fait normal, comme l’explique Guenolé Bouvet, formateur auprès de la CCI, qui intervient dans un atelier pour préparer le retour au travail.

« Avec ce que nous avons tous vécu, nous ne sommes pas à l’abri qu’il y ait des tensions ou des non-dits entre personnes. Autant prendre quelques précautions car cette situation peut nuire au bon fonctionnement de l’entreprise et à la performance. »

Restaurer des liens de confiance

Pour lui, la reprise de l’activité doit s’anticiper. Guenolé Bouvet identifie plusieurs étapes clés, en commençant par la mise en confiance de l’équipe. « On n’aura pas tous le même vécu selon le quartier où l’on vit, notre communauté d’appartenance, développe-t-il. Mais nous avons tous vécu des émotions telles que la tristesse ou la colère. Le fait de les mettre en commun nous rapproche. »

Une fois cette confiance retrouvée, à travers un temps d’écoute encadré, il sera possible de faire émerger des valeurs communes qui vont dans le sens des besoins de l’entreprise.

« C’est une histoire de priorités », ajoute Sébastien Cawidrone, instructeur et professeur de théâtre qui intervient dans cet atelier. Il appuie sa démonstration sur la pyramide de Maslow. Cet outil représente l’échelle des besoins de tout être humain, qui repose d’abord sur les besoins fondamentaux (manger, boire…). Ils doivent être garantis pour passer à l’étage suivant : celui des besoins de sécurité, qui eux-mêmes doivent être assurés pour soutenir les besoins sociaux (appartenance à un groupe, estime des autres et enfin réalisation de soi).

« Cette pyramide est ébranlée en ce moment car la sécurité de chacun est mise à mal », poursuit Sébastien Cawidrone. « Il faut rétablir un cadre de confiance pour passer au niveau des besoins sociaux et d’appartenance à un groupe. » Et pour ce faire, rien de mieux que de libérer la parole et les émotions de chacun.

Un échange encadré, pas un débat politique

Mais attention, il ne suffit pas d’ouvrir un temps d’échanges pour que l’équipe de travail retrouve sa cohésion comme par magie. « Le plus grand risque serait que la situation dérape en débat politique. » D’où l’intérêt d'accompagner et d'encadrer ces échanges par des professionnels ou des personnes extérieures, qui n’ont pas de passif avec l’histoire de l’entreprise. Ces accompagnateurs sont garants du bon déroulement des débats dans un cadre défini ensemble.

D’ailleurs, afin de créer un environnement le plus neutre possible, la séance doit idéalement être délocalisée, comme le propose la CCI en accueillant dans ses locaux les ateliers de Sébastien Cawidrone et Guenolé Bouvet.

Sur cette base, chaque entreprise pourra faire émerger des principes de fonctionnement, voire une charte éthique, visant à rappeler les contours du cadre nécessaire au bon fonctionnement de l’activité.

« Lorsque l’on travaille ensemble, on n’est pas obligés d’être les meilleurs amis du monde mais on a besoin de partager certaines choses essentielles », conclut Guenolé Bouvet. Tout l’enjeu est de les réaffirmer en ces temps difficiles.

Sébastien Cawidrone en est persuadé : « Nous avons beaucoup plus de choses en commun que de choses qui nous divisent. »

Pour vous accompagner dans cette démarche, les formateurs de la CCI-NC proposent deux approches en fonction de votre situation et de vos besoins : 

Un atelier sur mesure - Reprise du travail dans un contexte incertain

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